L'Humain d'abord !

Le 21 mars dernier, à Valence, des délégations des associations de donneurs de sang manifestaient lors de la venue de Mme la ministre de la santé pour attirer l'attention sur la situation inquiétante du LFB (Laboratoire du Fractionnement et des Biotechnologies) établissement 100% public.undefined

Ce dernier produit les "Médicaments Dérivés du Sang" (MDS) éthiques (1) en fractionnant (2) le plasma des donneurs de sang bénévoles de Die comme de toute la France.

undefinedLe besoin de plasma augmente en permanence (3) grâce à l'évolution des pratiques médicales que permet l'utilisation des MDS. Mais le LFB réduit son activité, diminue son effort de recherche, supprime des emplois et ne fournit plus que 50% de la demande des hôpitaux français. De son côté l'EFS (Etablissement Français du Sang) a dû supprimer les plasmaphérèses de toutes les collectes depuis le 1/1/2013. Incroyable mais vrai !undefinedundefined

En effet des dispositions "européennes" ont imposé la mise en concurrence des fournitures - par appels d'offres- aux hôpitaux. Et des multinationales qui pratiquent le commerce des produits humains cassent les prix sur le "marché" le plus solvable existant : la France, grâce à la Sécu et l'Hospitalisation publique.

undefinedLe LFB est victime d'une véritable conjuration attestée par un rapport de l'IGAS :undefined

a) le LFB subit 15 coûteuses exigences sanitaires qui ne sont pas imposées aux concurrents ;undefined

b) les autorités sanitaires ne contrôlent pas le caractère éthique (obligatoire) des MDS  importés ;undefined

c) la "déclaration de suspicion de la Maladie de Creutzfeld Jakob sporadique" (MCJs) imposée au LFB l'oblige à détruire des "lots" de MDS, coût 5 millions d'Euros pour celle du 5/10/2012 par exemple. Cette déclaration n'est pas imposée aux concurrents !

undefinedLe gouvernement actuel comme le précédant étant étrangement passif, les associations de donneurs de sang demandent :

undefined1) que les exigences imposées au LFB le soient aussi à ses concurrents ;

 

undefined2) que Mme la ministre de la santé réunisse l'ensemble des services et agences sanitaires pour examiner le bien fondé de la "Déclaration de MCJs". Si elle est jugée indispensable elle doit être appliquée aux concurrents du LFB ;undefined

 

3) que le caractère éthique des MDS importés soit contrôlé et leur traçabilité imposée.undefined

 

Depuis le14 /4/2013 les associations de donneurs de sang de Rhône-Alpes ont décidé de faire signer une pétition adressée à Mme la ministre, disponible à mon adresse mail avec explications plus détaillées.

 

 

Jean-pierre.basset@numericable.fr

 

Seuls trois pays au monde, France, Belgique et Hollande ont un système transfusionnel totalement éthique, c'est à dire bénévole, hors commerce et hors profitundefined2) le "Fractionnement" permet par des procédés industriels physico/chimiques d'isoler différentes protéines naturelles du plasma des "biens portants" pour réaliser 20 médicaments qui traitent 80 pathologies graves souvent invalidantes ainsi que des produits utilisés en "soins intensifs" .undefined3) Les "Pays émergents", en particulier la Chine et le Brésil qui accèdent aux MDS multiplient le besoin de plasma sanguin

 

 

 

LFB, Un laboratoire pharmaceutique public en danger

Au moment ou l'ANSM (1) retire de la vente le "Diane 35" détourné de son "indication", l'acné, la revue "Prescrire" du 1er février publie une liste de médicaments plus dangereux qu'efficaces ( Les radios et la presse du 2 février).

Pendant ce temps la situation du LFB(Laboratoire du fractionnement et des biotechnologies) se dégrade et se poursuit la distribution (aux hôpitaux exclusivement) des Médicaments Dérivés du Sang (MDS) importés sans les contrôles imposés au LFB.
Cela laisse Mme la ministre de la santé indifférente. Et ce après que de tous les coins de France des parlementaires de toutes opinions l'aient interpellée et continuent de l'interpeller à la demande des associations de donneurs de sang

Pour cette affaire, LFB/MDS c'est le mur du silence , total. A part deux points de vue que j'ai pu faire publier par l'Huma et l'HD puis une page dans l'Huma, deux quotidiens du Pas de Calais ont publié un court article, pour toute la France ! . Or cela concerne 500 000 malades /an.
De plus, le besoin n'existant plus(2) depuis le 1er janvier l'EFS (service public) a cessé -totalement- de prélever le "Plasma d'aphérèse" destiné aux médicaments, 466 474 poches en 2011. Cela peut condamner de petits sites EFS. Celui de Annonay est moribond, avec une équipe qui vient désormais de Valence trois fois par semaine une demie journée. Aux déserts médicaux vont s'ajouter des déserts transfusionnels. C'est très grave car 134 des 153 sites EFS de France ont en plus de la collecte et la distribution des produits sanguins aux hôpitaux, un labo "I H" ( Imunohématologie)(3) ouvert 24h/24 365 jours/an pour réaliser à tout moment les analyses que demandent les hôpitaux.

Désormais nous n'assurons plus l'autosuffisance nationale pour laquelle l'IGAS avait publié un important rapport il y a deux ans, et cela au bénéfices des actionnaires de  multinationales.
De plus l'arrêt des prélèvements, après que les associations aient mené des actions pendant presque 12 ans pour gagner des donneurs, va démobiliser ces derniers.  Et les besoins de globules rouges et de plaquettes continuent de croitre.

Pour mémoire, pièce jointe, la page HD du 31/10 dernier qui concentre l'essentiel des explications .

Jean Pierre Basset

1) ANSM Agence Nationale de Sécurité des Médicaments, a remplacé l'AFSSaPS après le scandale du Médiator/Servier
2) seule la concurrence inégale diminue le besoin de plasma /LFB. En réalité la demande augmente dans tous les pays développés, des autorisations d'utiliser de nouveaux médicaments (MDS) survenant chaque année suite à des découvertes ou des utilisations nouvelles ou combinées

3) en 2011 l'EFS a réalisé 537 millions d'analyses ("Actes de Biologie")


Article Huma dimanche du 31 octobre 2012
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Médicaments dérivés du sang, lasagnes et chevaux roumains

En apprenant, vendredi 8 février, que le bœuf annoncé dans les produits transformés de marque Findus était en réalité du cheval roumain, les français ont découvert que les circuits de commercialisation de la viande étaient inconnus et surtout incontrôlés.
Depuis la mi-2012, le LFB (Laboratoire du Fractionnement et des Biotechnologies) établissement public, qui produit les Médicaments Dérivés du Sang (MDS) (1)est en difficulté, 280 emplois sur 1600 risquant d'être supprimés.
50% des MDS est désormais livré aux hôpitaux par des multinationales concurrentes du LFB, plus de 50% pour les "Immunoglobulines" l'un des MDS les plus importants.
Le LFB perd les appels d'offre des hôpitaux car il est soumis à une coûteuse cascade de  quinze (15) contraintes sanitaires que ne subissent pas ses concurrents ("Coûts spécifiques page 91 du rapport IGAS)
En clair, si les normes sanitaires européennes sont suffisantes, il faut supprimer les 15 exigences françaises imposées au seul LFB. Si les exigences française sont nécessaires les médicaments concurrents du LFB doivent y être soumis ou être interdit en France.  Car 50% de 500 000 malades/an sont traités par des MDS importés.
2ème problème : tous   les Médicaments Dérivés du Sang utilisés en France doivent avoir une origine "Éthique", c'est à dire être issus d'un DON bénévole. C'est la loi !
Or tout au long de 4 pages (31, 32;33 et 35) l'IGAS fait la démonstration qu'aucun contrôle n'est effectué sur l'origine éthique, conclues par : "Au total, l'origine éthique des Médicaments dérivés du sang figure dans les demandes  des autorités françaises et se traduit dans les engagements déclaratifs des laboratoires" c'est à dire les multinationales page 33 point(108). Comme pour "l’auto contrôle "des marchands de lasagnes !
Il est vrai qu'ajouté à la volonté de ne pas défendre le système transfusionnel français éthique, hors commerce, s'ajoute la raréfaction d'emplois de contrôleurs en application de la RGPP. Et sans doute faut-il du courage pour risquer d'irriter des multinationales.
Les constatations de cet état de fait dans le rapport de l'IGAS (Nov 2010) se traduisait par deux "Recommandations" qu'aucune autorité gouvernementale n'a mis en œuvre avant ou après juin 2012.
C'est pourquoi, les associations de donneurs de sang ont interpellé  tous les parlementaires français depuis deux mois afin qu'ils interviennent auprès de Mme la ministre de la santé. Beaucoup l'ont fait, tous dans certains départements. Mais à ce jour (13/2) pas de réponse, pas de prise de position, pas de décision de Mme la ministre..
Du bœuf français remplacé par du cheval roumain dans des lasagnes c'est choquant, gouvernement et ministres sont sur les dents, montrent au front, le président de la République s'indigne, le Conseil des ministres européen est saisi.
Des médicaments venus d'on ne sait ou, fabriqués on ne sait comment(2), administrés ou injectés à 250 000 malades, les autorités gouvernementales s'en désintéressent. Ils n'avaient qu'à naitre ou rester en bonne santé !

Jean Pierre Basset
militant du don de sang bénévole , Valence


IGAS : Inspection Générale des Affaires Sociales, le rapport de nov 2010 (Autosuffisance en produits sanguins) est public
1) Les MDS  traitent les "Déficits immunitaires " (par les immunoglobulines), les "Déficits de coagulation "  (hémophilie par ex avec les "Facteurs VIII", "IX", "XI"..) des maladies "auto-immunes", des "maladies rares " (Déficit alfa 1 antitrypsine), des maladies neurologiques rares. Le LFB est le seul laboratoire au monde à produire un " facteur" de haute pureté permettant de traiter la "maladie de Willebrand" . D'autre MDS , "Albumine", "antithrombine", "Fibrinogène" sont utilisés en soins intensifs
2) le 24 septembre 2010 l'immunoglobuline d'une des multinationales concurrente du LFB a vu son AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) retirée par l'EMA  (Agence Européenne des Médicaments) après uns série "d'effets thromboemboliques"  (Combien de morts ?)